Lamentation 1
Lamentation 1
Lamentation 2
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Lamentation 3
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Lamentation 4
Lamentation 4
Lamentation 5
Lamentation 5
Lamentation 6
Lamentation 6
Lamentation 7
Lamentation 7
Lamentation 8
lamentation 8
Didascalie 8
Didascalie 8
Didascalie 8bis
Didascalie 8bis
Didascalie 9
Didascalie 9

Eurydice Boulevard

Didascalie 1 :  Noir complet . Image cinématographique, noire et blanche, filmée sur pellicule Dupon4, pellicule américaine de la firme Dupont de Nemours , surtout utilisée dans les films italiens des années 5O et 6O. Travellings, routes de campagnes, faubourgs déserts, ruines récentes, traces de combats. La voix d’Orphée se fait entendre dès les premières images.

Lamentation 1 : Plus tôt devenir une fin du monde. Une autre histoire, difficile puisqu’il n’y a plus rien mais que l’on se souvient de tout. Strates oubliées des mémoires vives, messages sous-marins, phantasmes marchands.
Je ne vois, je ne sais voir que ma figure étrange, masque violent, masque violé. La tienne invisible. Et que dire de ton silence ? A qui la faute ? Peu importe, il convient seulement de faire en sorte que nos désespoirs soient utiles. Je ne sais plus ce qui nous poussait à ces errements. Je sais aujourd’hui ce qui nous repousse. Nous n’avons que des sommeils d’épaves mais d’autres, hélas, dorment vraiment.
Quelles figures, quels alphabets désormais pour le monde ? Je sais, et je t’entend le dire encore : “quelle importance pour toi qui n’a jamais cessé d’écrire, tu t’épuiseras jusqu’au dernier des signes .Demeure honteux et modeste”.
Oui, mais j’ai pris la route, à ta suite, j’emprunte des doubles voies comme des doubles vies, menacé du sens unique. Comme toi. Sans repos . Si je laisse aller le sommeil c’est pour rien. Je ne rêve plus, je compte les figures de l’absence. La tienne, mais pas principalement . Alors je m’épouvante.
Mais je ne dirais rien de cela. A quoi bon ? ce n’est peut être qu’une faiblesse. Comme j’en ai déjà connue, et que tu n’ignorais pas toi même, et qui te laissait indécise, l’œil blessé, le sourcil froncé. Cela ne t’embellissait pas . Et tu le savais.
e chemin tu l’as pris toi même. Je ne t’apprendrais rien, et dois-je te le rappeler ? C’est une illusion d’avancer dans la mort, et non vers elle, d’ailleurs à mesure que l’on progresse, possiblement, celle-ci recule. Drôle de Jeu, n’est-ce pas mais de cela comme du reste t’en souviens tu ?

Daniel BÉGARD



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